L’estime de soi est en réalité une construction de soi, une construction « intra et interpersonnelle de l’individu » qui se développe depuis la petite enfance, conditionnée en partie par ce que renvoie l’environnement dans lequel on vit.
Quand l’environnement est stable, sécurisant, que l’on se sent « approuvé » au sein du cocon familial ou référents, alors on engramme une estime de soi renforcée qui allège les doutes et qui donne le mouvement, l’action de faire, d’entreprendre…
L’Amour de soi est une des composantes de l’estime de soi et c’est le socle qui permet de maintenir l’estime de soi. Mais comment perçoit on l’estime de soi même ?
S’accepter tel que l’on est, avec ses valeurs, en reconnaissant ses forces et en ne dévalorisant pas ses faiblesses facilitent les relations avec autrui. Une attitude indulgente et bienveillante malgré les échecs et les évènements difficiles permet de se sentir plus serein et moins stressé.
« L’estime de soi s’entretient et se répare » comme l’expriment Christophe André/François Lelord. L’estime de soi est fluctuante dans le temps. En fait il n’y a pas de haute ou basse estime de soi. Il y a une estime de soi qui est plus ou moins stable. Plus on se sent stable et plus on ose agir !
Ressentir la probabilité de réussir, de vivre des succès nourrit l’estime de soi. Quand échec il y a, la capacité à relativiser de ne pas avoir réussi à ce moment-là dans ce domaine-là permet de maintenir cet équilibre et de se dire : ok mais je sais faire d’autres choses ! A l’inverse, lorsqu’il y a une mésestime de soi, il y a blocage, on n’ose plus agir de peur que cela se transforme en catastrophe, de ne pas être à la hauteur. Dans l’isolement, on ne produit rien en termes d’estime de soi et elle perd son utilité.
Le poids du regard des autres joue un rôle puissant dans l’estime que l’on peut avoir de soi. S’en libérer est primordial car il peut intimider, déstabiliser et empêcher d’être pleinement soi-même. La peur du jugement est normale car l’être humain ne peut pas vivre seul. Nous sommes des êtres sociaux ! Mais comment s’en détacher ? Déjà, prendre conscience que chaque individu est unique avec ses différences qui viennent enrichir l’identité de l’être, qu’il a sa propre perception par rapport à son vécu et que par conséquent on ne peut pas plaire à tout le monde. Tant pis si le jugement de l’autre est négatif, il n’a pas la même façon de voir les choses que vous, et alors ?
Accepter le regard de l’autre parce que l’autre ne sait pas tout sur « qui vous êtes » et cela n’a pas d’importance qu’il le sache ou non. Chacun a ses fragilités et le jugement que l’on porte sur soi-même se fixe sur ces failles. C’est ainsi que des pensées erronées apparaissent du style « je ne suis pas à la hauteur » ou encore « personne ne peut m’aimer parce que je suis nul ».
Mais qui vous dit que les autres les voient telles que vous, vous les voyez ? ces pensées sont bien souvent loin de la réalité ! les gens qui vous apprécient vous diront qu’ils ne comprennent pas pourquoi vous vous sentez si mal. Savoir reconnaitre ses valeurs au fond de vous, ce dont vous êtes capable de faire, de dire, d’analyser, de donner, d’accueillir, de vivre, en toute objectivité permet de relativiser le regard de l’autre, de gagner en confiance en soi. Savoir s’entourer de bonnes personnes positives qui pourront avoir un échange constructif et non basé systématiquement sur la critique négative renforcera votre identité au lieu de vouloir ressembler à ce que vous n’êtes pas.
En fait, soyez vous-même et cessez de vous ajuster par rapport à l’autre, vous ne serez pas plus aimé ni moins jugé. Prenez juste les avis qui vous semblent constructifs pour vous et vous vous sentirez apaisé, confortable, bien dans votre peau, à l’écoute de l’autre mais sans en être dépendant.